Reliure exécutée à Paris vers 1637 par un atelier non identifié pour un amateur non identifié. La réalisation de cette reliure s'inscrit dans une certaine tradition héritée du Moyen Âge et du XVIe siècle, qui voit se poursuivre au XVIIe siècle l'emploi de tissus précieux et de la broderie pour la confection de reliures principalement destinées à des ouvrages liturgiques et des livres de piété à usage privé, tels que les livres de prières ou, comme c'est le cas ici, les livres d'heures. Le choix de motifs de rinceaux, avec une représentation des fleurs presque au naturel particulièrement remarquable dans les angles des plats, trouve sa source dans les florilèges et recueils de botanique qui se multiplient au XVIIe siècle, tandis que le choix emblématique des ovales centraux est une référence explicite, avec le monogramme du Christ au-dessus du coeur du Saint-Esprit et le monogramme de la Vierge, au contenu religieux du volume. La présence de perles de nacre et de corail pour composer ces monogrammes est à ce titre tout aussi symbolique, faisant respectivement référence à la pureté et au sang du sacrifice du Christ, comme elle signale, par leur préciosité intrinsèque, le luxe particulier de cette reliure, auquel ont été en outre joints trois rubans de satin rose terminés de poids de passementerie.

Description détaillée des techniques de broderie mises en oeuvre : broderie d'applique « en guipure de canetille brillante argent, sertie d'un cordonnet or et broderie de cordelière de filé or couvert, paillettes isolées fixées par des boucles de canetille mates, perles de nacre et de corail » (Paris 1995, Livres en broderie , n° 26).