Reliure en maroquin brun à décor de fanfare aux armes de Jacques-Auguste I de Thou, Paris, atelier du doreur à la première palmette, vers 1573-1587
Paris. Bibliothèque nationale de France. Réserve des livres rares. RES-J-42
Contenu
- Xénophon. Omnia quae exstant opera. [Genève] : Henri Estienne, 1561. In-fol.
Reliure
Commentaire
Reliure exécutée à Paris entre 1573-1574 et 1587, ornée par l'atelier du Doreur à la première palmette pour Jacques-Auguste I de Thou. La datation est proposée d'après la date d'apparition dans le matériel de petits fers des premiers décors à la fanfare de fers aux angelots attribués à l'atelier du relieur à la première palmette (Hobson 1970 , p. 77) donnée entre 1573-1574, et la date du premier mariage de J.-A. de Thou, en 1587, événement à compter duquel il adopte sur ses reliures un nouveau bloc armorial, associant son blason à celui de sa femme, Marie de Barbançon-Cany. Cette datation peut même être resserrée vers 1575-1580, d'après la grammaire globale du décor. Le petit bloc armorial poussé ici au centre des plats, aux armes simples de la famille de Thou, est le premier utilisé par de Thou avant d'être à nouveau réutilisé après 1617 par son fils aîné François-Auguste de Thou (né de son mariage avec Gasparde de la Châtre, sa seconde femme), à ce titre héritier de la bibliothèque de son père.
J.-A. de Thou a possédé une quarantaine de reliures à décor de petits fers, dont six - y compris celle-ci - sont attribuables à cet atelier à la première palmette (Hobson 1970, n° 43, 55a, 70, 92, 92a et 142).
Description de la reliure
- Reliure en maroquin brun à composition dense de petits fers dit « à la fanfare », complétés de branches de feuillage, inscrits dans un réseau de rubans structurant la surface des plats, aux armes de Jacques-Auguste I de Thou (OHR , pl. 217). Encadrement extérieur de trois filets (2+1, liés dans les angles par un trait oblique).
- Dos long à décor analogue de petits fers dit à la fanfare ; coiffes marquées de hachures dorées.
- Tranches dorées.
- Tranchefiles brodées simples à chapiteau, à points droits, bicolores (fils de soie écru et rose).
- Coupes marquées en alternance d’un double filet doré et de hachures dorées, encadrées de deux traits verticaux.
- Chasses nues.
- Contregardes vélin ; gardes vélin (1 en début et fin de volume, respectivement précédant et suivant la première et dernière pages) et gardes papier blanc (4 en début et en fin de volume, avec filigrane : B couronné (proche de Briquet , n°s 8067-8071 attribué aux Le Bé)(1ère et 2e gardes en début comme en fin de volume).
Structure : Matériau des plats : cartons. Couture sur 6 nerfs de peau. Les entrenerfs ont été apprêtés et comblés avant couvrure, de manière à obtenir un dos lisse propre à recevoir un décor en continu. Visible sous la contregarde supérieure en vélin, claie constituée d’un défet imprimé contrecollée.
État de conservation : Cuir usé aux mors, au niveau des coiffes, avec traces de menues restaurations à la coiffe de tête, qui reste fragile ; coupes de queue frottées. Quelques trous de vers ponctuels en tête et queue du dos. Quelques menues taches sombres sur les plats. Reliure restaurée : coupes du coin inférieur droit regainé de cuir, avec reprise de dorure.
Reliures apparentées
Historique du document
Provenances
Jacques-Auguste I de Thou (1553-1617) ; François-Auguste de Thou (1604-1642), son fils ; Jacques-Auguste II de Thou (1609-1677), frère cadet et héritier en 1642 de ce dernier ; Jacques Boileau (1635-1716)(ex-libris manuscrit au contreplat inférieur : « Boileau Soc.[ius] Sorb.[onicus] ») ; Pierre-Paul Gilbert de Voisins (1748-1793).
Entrée dans les collections
Entré à la Bibliothèque par saisie révolutionnaire, d'après la mention manuscrite « Gilbert » pour "Gilbert de Voisins", inscrite au bas du contreplat supérieur, côté mors ; estampillé rétrospectivement sous la Monarchie de Juillet (estampille n° 24, utilisée principalement à cette fin de 1833 à 1848).Anciennes cotes attribuées à la Bibliothèque : « Double de J. 31 » et « 2065 » (face à la page de titre).