Reliure exécutée à Paris vers 1758 par l'atelier de Louis Douceur. La datation est proposée d'après le style du décor, en accord avec la date de parution du volume et les dates d'exercice de Louis Douceur. Quant à l'attribution, elle repose sur la présence dans le matériel de dorure de fers caractéristiques de la production de l'atelier de Louis Douceur, parmi lesquels le plus significatif est le fer au myosotis (Barber 2013, FL 143) doré en tête et queue des plats, au centre. Ce même fer est d'ailleurs identifiable sur un second exemplaire du Recueil des plans [...] de la ville de Rouen relié par Louis Douceur, aux armes de Madame de Pompadour (Barber 2013, p. 400 : exemplaire aujourd'hui conservé à Bruxelles, Bibliothèque royale, Collection Solvay 213). La présence du grand bloc armorial de France (158 x 145 mm), ici mosaïqué, n'implique pas nécessairement une provenance personnelle de Louis XV, mais rend davantage hommage à la personne royale, sur la reliure d'un ouvrage glorifiant la politique de grands travaux du règne et destiné à être offert. Précisons d'ailleurs ici que ce bloc armorial n'est pas la propriété exclusive de Louis Douceur puisqu'il est utilisé déjà dans les années 1730 par Antoine-Michel Padeloup (Barber 2013 : OHR/TLW 2495, 20d, p. 422-3) sur les reliures du Sacre de Louis XV.

Liste des fers de Louis Douceur identifiés (Barber 2013 ) : fers de dentelle d'angles DCR 10 (coquille à base triangulaire), DCR 18 (base à cinq branches à volute et boucles) ; fers de dentelle DCT 57 et 58 (deux paires de boucles pointillées) ; fleurs FL 143 (myosotis), FL 147 (bouquet de trois fleurs) ; frondaisons FR 2 (paire à tige épaisse), FR 43 (paire à base enroulée et double floraison).

L'exécution du décor est paradoxalement parfois de qualité médiocre, comme par exemple sur les chasses, dont le motif de la roulette est très empâté.