Reliure en veau roux à décor d'entrelacs courbes et rinceaux aux chiffres et emblèmes de Catherine de Médicis, reine de France (1547-1559), Paris, atelier non identifié, vers 1559
Paris. Bibliothèque nationale de France. Réserve des livres rares. RES-V-222
- Mots clés
- Reliure à décor • Reliure de dédicace ♦ Plein cuir ♦ Veau ♦ Entrelacs courbes • Rinceaux ♦ Argenture • Filets • Rehauts peints
- Dimensions :
- 491 x 371 x 55 mm
Contenu
- Jacques Bassantin. Astronomique discours. Lyon : Jean de Tournes, 1557. In-fol.
Exemplaire de dédicace imprimé sur grand papier.
Éléments décoratifs :
Gravures coloriées (cent soixante-quinze gravures sur bois dont quatorze volvelles).
Reliure
Commentaire
Reliure exécutée à Paris vers 1557-1558, par un atelier non identifié, pour Catherine de Médicis, reine de France (1547-1559). Il s'agit de l'une des reliures les plus volumineuses de la Renaissance française, sur l'un des plus importants ouvrages d'astronomie publié en France au XVIe siècle. Elle fut probablement offerte par l'auteur, l'Écossais Jacques (James) Bassantin, à Catherine de Médicis, en avril 1558, à l'occasion de la célébration du mariage du dauphin François, futur François II, avec Marie Stuart, mariage destiné à sceller l'union politique entre Français et Écossais : le chiffre de Catherine de Médicis est porté au centre des plats (grand chiffre entrelacé d'une banderole portant l'une des devises grecques de la reine) et dans les angles des plats, de même qu'au dos du volume. Cette reliure à grand décor a son double presque parfait, en version dorée, sur l'exemplaire offert dans les mêmes circonstances par l'auteur à Lord Seton, ambassadeur du Parlement écossais pour l'événement. La localisation de l'atelier où ces reliures, dont le décor repose uniquement sur l'utilisation d'un matériel de dorure non significatif (filets), ont été exécutées (Paris ou Lyon) a été sujette à controverse entre les auteurs, les uns privilégiant le lieu de publication (Toulet 1972 (1) , p. 153), les autres mettant en avant des reliures semblables rattachées à un environnement strictement parisien (Laffitte 1982 et Laffitte 2001 ).
Description de la reliure
- Reliure en veau roux à décor argenté au chiffre de Catherine de Médicis : composition de rinceaux et d'entrelacs courbes peints en noir sur fond de pointillé argenté ; au centre des plats, grand chiffre de Catherine de Médicis peint en gris (78 x 101 mm), entouré de branches de feuillage vert mêlées de banderoles blanches où se lit en grec sa devise, « ΦΟΩΣ ΦΈΡΟΙ ΗΔΕ ΓΑΛΗΝΗΝ » (qu'elle apporte la lumière et un temps serein), inscrit dans un vaste cercle central, et chiffres blancs dans les angles (50 x 65 mm).
- Dos long compartimenté, par des bandes rayées peintes, en 9 caissons, marqué chacun d'un semé de triples points argentés avec petits chiffres peints en blancs. Coiffes renouvelées (restauration).
- Tranches dorées et ciselées à décor de rinceaux exécuté au poinçon en réserve sur un fond argenté.
- Tranchefiles brodées simples à points droits, bicolores (fils de soie jaune et vert clair).
- Coupes marquées en alternance d'un double filet argenté et de hachures argentées encadrées de deux traits verticaux.
- Chasses marquées d'un filet estampé à froid.
- Contregardes renouvelées ; gardes papier blanc (1 en début et en fin de volume), avec filigrane : lettre B (sur les deux gardes).
Structure : Matériau des plats : cartons (épais de 7 mm, en raison des dimensions du volume). Couture sur 8 doubles nerfs de peau. Les entrenerfs ont été apprêtés et comblés avant couvrure, de manière à obtenir un dos lisse propre à recevoir un décor en continu.
État de conservation : Reliure restaurée (maroquin) : dos remonté sur un nouveau dos, coiffes neuves, coins et coupes partiellement regainés.
Reliures apparentées
Historique du document
Provenances
Jacques Bassantin ; Catherine de Médicis, reine de France (1547-1559).
Entrée dans les collections
Présent dès l'origine dans les collections de la Bibliothèque royale, estampillé à la fin du XVIIe siècle (estampille n° 1, première estampille utilisée à la Bibliothèque royale, de la fin du XVIIe siècle à 1724).Ancienne cote attribuée à la Bibliothèque (XVIIIe s.) : « V. 198 »