Reliure en maroquin olive à décor à la fanfare aux armes de Jacques-Auguste I de Thou, Paris, atelier du doreur à la première palmette, vers 1573-1587
Paris. Bibliothèque nationale de France. Réserve des livres rares. RES-S-1209 (1) à (3)
Contenu
- Rutilius T. A. Palladius. De Re rustica libri XIIII. Paris : Robert Estienne, 1543. In-8.
- Giorgio Merula. Enarrationes vocum priscarum in libris de re rustica. Paris : Robert Estienne, 1543. In-8.
- Pietro Vettori. Explicationes suarum in Catonem, Varronem, Columellam castigationum. Paris : Robert Estienne, 1543. In-8.
La reliure réunit les trois textes listés ci-dessus, respectivement sous-cotés (1) à (3).
Reliure
Commentaire
Reliure exécutée à Paris entre 1573 et 1587 ornée par l'atelier du Doreur à la première palmette pour Jacques-Auguste I de Thou. Les dates extrêmes proposées sont fixées d'après la date d'apparition des premiers décors à la fanfare proposant dans leur matériel de fers de petits angelots, ceux-ci caractéristiques ici de l'atelier du relieur à la première palmette (Hobson 1970 , p. 77), estimée vers 1573-1574, et la date du premier mariage de J.-A. de Thou, en 1587, événement à compter duquel il adopte sur ses reliures un nouveau bloc armorial, associant son blason associé à celui de sa femme, Marie de Barbançon-Cany. Le petit bloc armorial poussé ici au centre des plats, aux armes simples de la famille de Thou, est utilisé après 1617 par François-Auguste de Thou, fils aîné de Jacques-Auguste et de Gasparde de la Châtre, sa seconde femme, à ce titre héritier de la bibliothèque de son père. Notons que l'on devine encore au bas de la page des titres des 1er et 2e textes, la tête des initiales « A » et « B », mentions probables à l'attention du relieur pour l'ordre à respecter lors de la constitution du recueil.
J.-A. de Thou a possédé une quarantaine de reliures à décor de petits fers, dont six - y compris celle-ci - sont attribuables à cet atelier à la première palmette (Hobson 1970, n° 43, 55a, 70, 92, 92a et 142).
Description de la reliure
- Reliure en maroquin olive aux armes des de Thou (OHR , pl. 217), à décor « à la fanfare » de type classique, avec grandes branches de laurier au naturel et, dans les quatre compartiments carrés des côtés, un fer à l’angelot ; encadrement extérieur de trois filets dorés (double filet côté intérieur, filet simple côté extérieur).
- Tranches dorées.
- Tranchefiles brodées simples à chapiteau à points droits, bicolores (rose et écru).
- Coupes marquées en alternance d'un filet doré et de hachures dorées, encadrées d'un double trait vertical.
- Chasses nues.
- Contregardes vélin, gardes papier blanc (5 en début (4+1) et en fin de volume), avec filigrane : couronne coupée (4e garde en début).
Structure : Matériau des plats : cartons. Couture sur 4 nerfs. Les entrenerfs ont été apprêtés et comblés avant couvrure, de manière à obtenir un dos lisse propre à recevoir un décor en continu. Visible sous les contregardes, claie contrecollée (forme trapézoïdale).
État de conservation : Maroquin très décoloré (bords des plats et dos), coiffes et coins frottés.
Reliures apparentées
Historique du document
Provenances
Jacques-Auguste I de Thou (1553-1617) ; François-Auguste de Thou (1604-1642), son fils ; Jacques-Auguste II de Thou (1609-1677), frère cadet et héritier en 1642 de ce dernier ; Hercule de Rohan, prince de Soubise (1669-1749)(mention manuscrite au contreplat supérieur :« N° 294 Vest. 1ere T. J. N 54 [barré pour :] 53 » et trace à l'encre également visible sur le plat supérieur).
Entrée dans les collections
Entré à la Bibliothèque vraisemblablement par saisie révolutionnaire ou au plus tard en 1848, d'après l'estampille : estampille n° 25, principalement utilisée sous la Monarchie de Juillet pour l'estampillage rétrospectif des ouvrages entrés à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle.Ancienne cote attribuée à la Bibliothèque (XIXe s.) : « S 1128. 2 » (au verso de la 4e garde)