reliures.bnf.fr

Reliures de la Bibliothèque nationale de France

Reliure à la grecque en maroquin noir à semé et décor central (cartouche) aux armes de Henri II, roi de France, Paris, atelier de Claude Picques, vers 1556

Paris. Bibliothèque nationale de France. Réserve des livres rares. RES-YB-85

Mots clés
Reliure à décor ♦ Plein cuir • Reliure à la grecque ♦ Maroquin ♦ Cartouche • Semé ♦ ArgentureDorureFers azurésFers évidésFilets
Dimensions :
321 (323) x 203 x 60 mm

Commentaire

Reliure contemporaine de l'édition.

Reliure exécutée à Paris vers 1556 par Claude Picques, relieur du roi. Cette commande correspond à la dernière phase du programme de reliure bellifontain mis en oeuvre sous le règne de Henri II, qui est exclusivement destinée aux volumes imprimés acquis à partir du début des années 1550, pour lesquels sont créées des reliures aux grands décors tous uniques et qui comptent de ce fait parmi les plus luxueuses réalisations de la Renaissance française dans leur domaine. Concernant la reliure proprement dite, on retrouve ici les éléments distinctifs du cahier des charges mis en place pour ce petit groupe, qui reprend en fait, sans considération aucune pour la langue de rédaction des textes, les éléments structurels initialement définis, lors du lancement de ce programme de reliure sous le règne de François Ier, pour les manuscrits et imprimés en grec. Il s'agit donc de reliures dites à la grecque, où l'on reconnaît les plats constitués d’ais aux chants rainurés, le dos long avec coiffes débordantes et l'absence de chasses, les tranchefiles brodées doubles et les quatre paires de lanières de cuir tressé (traces) en guise de fermoirs. On voit aussi sur les plats la trace des boulons métalliques dont toutes ces reliures étaient initialement dotées. Au sein de ce groupe restreint, le seul élément permanent de l'héraldique royale est la présence, au centre des plats, de la petite plaque centrale aux armes de Henri II, ici dorée et partiellement rehaussé de gris. Les fers emblématiques se limitent au reste à la fleur de lis argentée aux quatre angles intérieurs de la fine bordure des plats.

Concernant le décor de cette reliure, il fait partie de ceux qui s'émancipent à cette date de la règle originelle, propre au programme bellifontain, d’une disposition sous la forme d’un encadrement rectangulaire. Il prend ici la forme d'un vaste cartouche central aux formes partiellement criblées et à effets de cuirs inspirés de la sculpture ornementale, la référence architecturale étant accentuée par la présence, sur son pourtour intérieur, d'une bordure d'oves à coque avec dards en flèche, identique à celle qui constitue la fine bordure des plats. Ceux-ci proposent au reste un ordonnancement en semé, avec la répétition en continu d'un petit quatrefeuille azuré, sur fond de triples points. Le dos compartimenté propose également un semé de triples points, associé à un second modèle de quatrefeuille azuré. Il est enfin à noter que ce décor, entièrement argenté, devait avoir à l'origine un éclat beaucoup plus remarquable que celui qu'il nous est aujourd'hui donné à voir, est atténué du fait de l'oxydation naturelle de l'argent.

Le traitement des tranches, dorées et ciselées, propose quant à lui un type de décor proche des modèles de ciselure à l'italienne, réalisé ici par la répétition, en rangées continues, de la combinaison de deux petits fers hachurés, l'un courbe et l'autre droit.

Description de la reliure

  • Reliure à la grecque en maroquin noir aux armes de Henri II (plaque h. 104 mm) dorées et rehaussées de blanc, inscrite dans un large cartouche ovale argenté et criblé de même, développant des bandes plates et intérieurement bordé d'une ligne d'oves, et champ des plats à semé argenté alternant triple points et petits fers azurés (répétition d'un unique fer à motif floral) ; fine bordure extérieure d'oves, exécutée par la répétition d'un unique fer, marquée aux angles d'un lis argenté.
    • Au plat supérieur, titre « I • BRODAEI • EPIGRAMTA • + » (sic) doré sur une ligne, tout à fait en tête.
  • Dos long compartimenté en 6 caissons par des bandes de hachures argentées, à semé de triples points argenté et fer central évidé (motif floral) ; bandes de hachures argentées en tête et queue. Coiffes marquées de hachures estampées à froid.
+ de détails sur la reliure 

Provenances

Henri II, roi de France (1547-1559), pour la Bibliothèque royale de Fontainebleau.

Entrée dans les collections

Présent dès l'origine dans les collections de la Bibliothèque royale : estampille n° 1 (première estampille utilisée à la Bibliothèque royale, de la fin du XVIIe siècle à 1724).

Anciennes cotes attribuées à la Bibliothèque : « CCCXXI » (cote de la Bibliothèque royale au XVIIe siècle, catalogue Rigault I, 1622) ; « 363 » (cote de la Bibliothèque royale au XVIIe siècle, catalogue des frères Dupuy, 1645) ; « Y 521 » (cote de la Bibliothèque royale au XVIIIe s.).

Monographies et articles (1)

Hobson 1989, fig. 169. 
Hobson, Anthony R et A. Humanists and Bookbinders : the origins and diffusion of the humanistic bookbinding. Cambridge : University Press, 1989

Expositions (2)

Nixon 1965, fer Claude Picques, n° 78 
Nixon, Howard Millar. Bookbindings from the library of Jean Grolier : a loan exhibition. Londres : The British museum, 1965
Laffitte et Le Bars 1999, n° 105 (pl.). 
Laffitte, Marie-Pierre et Le Bars, Fabienne. Reliures royales de la Renaissance : la Librairie de Fontainebleau, 1544-1570. Catalogue de l'exposition. Paris : Bibliothèque nationale de France, 1999