Commentaire
Membre d'une dynastie d'imprimeurs-libraires parisiens, Robert Estienne, imprimeur-libraire lui-même et éditeur humaniste fut à ce titre le commanditaire de reliures pour des pièces de dédicace ou de présentation, la plus célèbre étant l'exemplaire mentionné ci-dessous. Il se forme dans l'atelier de son père Henri I Estienne (14..-v. 1520) puis, à la mort de ce dernier, achève son apprentissage auprès de son beau-père, Simon de Colines, Il y travaille à l'édition des textes sacrés avant de s'installer à son compte en 1526, épousant la fille dee l'imprimeur humaniste Josse Bade. Il adopte sa propre marque à l'Olivier, associé à la devise "noli altum sapere sed time" (extrait de l'Epitre aux Romains). Il édite principalement des ouvrages scolaires et des classiques latins et grecs, marquant aussi peu à peu son intérêt pour le texte de la Bible. En 1539, il est nommé par François Ier imprimeur du Roi pour le latin et l'hébreu puis, dès 1540,imprimeur du roi pour le grec, remplaçant dans cette charge Conrad Néobar nommé l'année précédente mais prématurément disparu. Dans son importante production, Robert I Estienne est notamment connu pour sa participation à l'un des grands projets éditoriaux du règne de François Ier, et poursuivi après lui, que sont les éditions « ex bibliotheca regia », autrement dit établies à partir des manuscrits grecs conservés dans la Bibliothèque du roi, dont bon nombre achetés depuis la fin des années 1530. Il bénéficie pour ce programme de la collaboration du copiste et philologue d'origine crétoise Ange Vergèce et utilise les caractères spécialement commandées à cette fin au graveur et fondeur de caractères Claude Garamont. Malgré la protection du roi, sa proximité avec les idées de la Réforme le contraignent à l'exil après la publication de son édition in-folio du Nouveau Testament grec (1550) : il quitte alors Paris pour Genève en 1550, même si quelques livres paraissent encore sous son nom à Paris en 1551.
Voir : Schreiber 1982 ; DEL Armstrong 2005