Reliure à la grecque en maroquin rouge à décor d'encadrement redoublé (filets) aux armes de François II, roi de France, Paris, atelier de Claude Picques, vers 1559-1560
Paris. Bibliothèque nationale de France. Réserve des livres rares. RES-X-69
- Mots clés
- Reliure à décor ♦ Plein cuir • Reliure à la grecque ♦ Maroquin ♦ Encadrement ♦ Argenture • Dorure • Fers azurés • Fers pleins • Filets
- Dimensions :
- 340 (348) x 224 x 84 mm
Contenu
- . Lexicon graecolatinum. Paris : Charlotte Guillard, Guillaume Merlin, 1552. In-fol.
Reliure
Commentaire
Reliure exécutée en 1559-1560 à Paris par Claude Picques, relieur du roi. Cette commande s’inscrit dans la dernière phase du programme de reliure destiné à la bibliothèque réunie au château de Fontainebleau, et qui concerne, pour les livres imprimés, les volumes acquis à la fin du règne de Henri II qui n'avaient pas encore été pris en charge. Cette pièce présente ainsi toutes les caractéristiques structurelles des reliures dites à la grecque dont le modèle avait été retenu pour la série des grands décors Henri II, indépendammant de la langue des textes reliés, dont on retrouve ici les éléments distinctifs : plats constitués d’ais aux chants rainurés, dos long avec coiffes débordantes et absence de chasse, tranchefiles brodées doubles et quatre paires de lanières de cuir tressé (traces) en guise de fermoirs. On voit aussi sur les plats la trace des boulons métalliques dont toutes ces reliures étaient initialement dotées. L’héraldique royale au sein de ce dernier groupe ne répond pas en revanche à des règles strictes, si ce n'est la présence, au centre des plats, de la plaque aux armes de François II enrichie dans son registre inférieur d'une composition de fers propre à chaque reliure (ici, une paire florale associée au fer au fraisier) ; cette plaque est complétée, sur les plats, d'un semé alternant chiffres couronnés du roi et fleurs de lis dorés, celles-ci également présentes aux angles de l'encadrement intérieur.
Concernant le décor de cette reliure, il répond à la règle intangible, commune à toutes les reliures du programme bellifontain, d’une disposition sous la forme d’un encadrement rectangulaire, ici redoublé sous sa forme la plus simple puisqu'il s'agit de triples filets argentés soulignés de filets estampés à froid, manière de préfiguration des encadrements dits à la Duseuil du XVIIe siècle. Les éléments décoratifs proprement dits sont entièrement rejetés au dos, qui propose plein décor argenté de mauresques, organisées autour de quatre figures quadrilobées ; ce décor mêle aux plus anciens fers azurés de l'atelier (fer au fraisier, fer au chapeau, paires florales) les fers plus récents (petites feuilles et fers quadrifoliés stylisés).
Le traitement des tranches, dorées et ciselées, propose quant à lui un type de décor proche des modèles de ciselure à l'italienne, réalisé ici par la répétition de deux petits fers hachurés, l'un droit poussé en quinconce sur la surface des tranches et l'autre, droit, poussé en continu sur les bords.
Les deux volumes constitutifs de l'exemplaire ne sont pas dans une reliure identique : le tome 2, conservé sous la cote RES-X-70, est relié en maroquin olive, avec un décor d'encadrement intérieur composé par la répétition d'un unique fer à motif de tresse perlée.
Description de la reliure
- Reliure à la grecque en maroquin rouge aux armes de François II dorées (plaque h. 116 mm : cartouche ovale encadrant les armes proprement dites), et complétées, dans le registre inférieur de la plaque, d'une petite composition de fers azurés dorés, inscrites dans un double encadrement de filets (2+1) argentés, ponctués aux angles et soulignés de filets à froid. Encadrement extérieur d'un triple filet à froid. Héraldique royale dorée dans le panneau central : semé simple de fleurs de lis et de chiffres F couronnés, repris également à l'unité entre les deux encadrements de filets argentés.
- Au plat supérieur, titre « LEXICON • GRECOLATŨM • TVSANI • VOL • I • » doré sur trois lignes en tête du panneau central et associé à un petit bouton floral quadrifolié. Au-dessous, inscription manuscrite à l'encre « ab α. ad κ. ». Le chiffre F couronné doré au-dessus du bloc armorial a été complété du numéro d'ordre « ii ».
- Dos long à plein décor argenté de mauresques (filets courbes simples complétés de fers azurés et pleins) organisé autour et à partir de quatre figures quadrilobées. En tête et queue, bande hachurée argentée encadrée d'un double filet. Coiffes marquées de hachures argentées.
- Tranches dorées et ciselées, sur le modèle italien : répétition de petits fers rectangulaires striés disposés en quinconce, bordés de part et d'autre d'une ligne de petits fers courbes striés.
- Tranchefiles brodées à chapiteau et à passe, à points droits, bicolores (fils de soie bleu et écru).
- Éléments annexes : Traces de boulons aux quatre angles des deux plats. Traces de quatre lanières tressées sur le plat inférieur (1-2-1) et de leur fixation sur les trois chants de l'ais supérieur (1-2-1). Traces de deux sabots sur le chant inférieur de l'ais inférieur.
- Chasses marquées d'un filet estampé à froid.
- Contregardes et gardes de papier blanc (2 au début et 3 en fin de volume), avec filigrane : lettre B surmontée d'un trèfle.
Structure : Matériau des plats : ais. Couture sur 6 nerfs. Les entrenerfs ont été apprêtés et comblés avant couvrure, de manière à obtenir un dos lisse propre à recevoir un décor en continu.
État de conservation : Éraflures et quelques épidermures sur les plats. Coiffes et coins frottés.
Reliures apparentées
Historique du document
Provenances
François II, roi de France (1559-1560) ; Bibliothèque royale de Fontainebleau.
Entrée dans les collections
Présent dès l'origine dans les collections de la Bibliothèque royale, estampillé à la fin du XVIIe siècle (estampille n° 1, première estampille utilisée à la Bibliothèque royale, de la fin du XVIIe siècle à 1724).Anciennes cotes attribuées à la Bibliothèque : « CCCCXXIII » (cote de la Bibliothèque royale au XVIIe siècle, catalogue Rigault I, 1622) ; « 198 » (cote de la Bibliothèque royale au XVIIe siècle, catalogue des frères Dupuy, 1645) ; « X. 467 » (cote de la Bibliothèque royale au XVIIIe s.)