Commentaire
À l'origine brocanteur de livres et marchand mercier, Charles Chardin devient une figure importante de la librairie française à la fin du XVIIIe siècle ainsi qu'un collectionneur réputé. Il participe aux principales ventes publiques des années 1760 et vend sa propre bibliothèque en 1779, sous le pseudonyme de Filheul, patronyme de son épouse. Il est d'autre part connu comme le principal fournisseur sur la place parisienne du bibliophile anglais William Beckford (1760-1844), ce qui lui vaut d'être inquiété comme agent de l'étranger pendant la Terreur et emprisonné à plusieurs reprises en 1794 et 1795. Il reprend ensuite son activité de librairie, qu'il exerce jusqu'à ce que des ennuis de santé ne le contraignent à se retirer, en 1824, année où sa bibliothèque est dispersée. Le catalogue de la vente propose un choix remarquable de manuscrits enluminés notamment par le calligraphe Nicolas Jarry (1615-1666), des manuscrits orientaux, et, plus classiquement, des éditions incunables et aldines, des éditions elzéviriennes, ainsi qu'une centaine d'impressions sur vélin (non exempts de feuillets manquant remplacés par des copies contemporaines). Quelques années plus tôt, en 1811, Chardin avait déjà procédé à la vente de sa collection d'auteurs classiques.
Catalogues de vente : vente Paris 1779, Chardin I ; vente Paris 1811, Chardin II ; vente Paris 1824, Chardin III
Voir : Fontaine 2018 , p. 121-127
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