Reliure en veau roux à décor de bandes parallèles estampées à froid et argentées, Paris, atelier de Simon Vostre, vers 1520
Paris. Bibliothèque nationale de France. Réserve des livres rares. VELINS-1778
- Mots clés
- Reliure à décor • Reliure de dédicace ♦ Veau ♦ Bandes parallèles ♦ Argenture • Dorure • Estampage à froid • Fers
- Dimensions :
- 216 x 144 x 30 mm
Contenu
- Ricard de Montcroix. Contra sectam mahumeticam non indignus scitu libellus. Paris : H. Etienne, 1509. In-4.
Exemplaire imprimé sur vélin.
Éléments décoratifs :
Initiales peintes en or et en couleurs. Rubrications.
Reliure
Commentaire
Reliure exécutée à Paris vers 1520 par l'atelier de Simon Vostre pour la bibliothèque du roi à Blois, probablement en remplacement d'une reliure en tissu qui recouvrait initialement l'exemplaire offert à Louis XII, roi de France (1498-1515), par Guillaume Petit, son conseiller et confesseur (ex-dono manuscrit). Dans l'inventaire de la bibliothèque de Blois dressé en 1518, le volume est en effet décrit comme suit : « Theologia. Volumina couvers de veloux... Riccoldus [...] contra sectam Mahumeticam et de Turcorum moribus ». En revanche, lors du nouvel inventaire dressé en 1544, il est décrit relié en cuir, tel que nous le voyons aujourd'hui : « Theologiae. [...] Richardus adversus sectam Mahumetanam, couvert de cuir tanné, doré ».
Cette reliure appartient au premier groupe des reliures à décor Pré-Renaissance réalisées en France, au tout début du XVIe siècle, qui mêle estampage à froid et dorure (ou argenture) et dont on recense une petite quarantaine de pièces. Conformément à la typologie générique de ces reliures, le décor conserve un ordonnancement typiquement parisien, avec ses bandes parallèles dessinant un panneau central, délimité ici par une double bordure. Les palettes estampées à froid, avec un décor en relief, appartiennent de même au matériel traditionnel des ateliers parisiens. En revanche, les fers argentés, avec un décor en creux (bande centrale et bordure redoublée), constituent un nouveau matériel, inspiré de celui utilisé sur les reliures italiennes récemment introduites en France et qui servent de modèle pour leur conception.
Description de la reliure
- Reliure semi-rigide en veau roux orné de huit bandes parallèles verticales séparées par des filets, celles du centre réunissant quatre bandes argentées composées chacune de la répétition en continu d'un unique fer (hermine et mauresques) et encadrée de part et d'autres de deux bandes estampées à froid composées l'une, de la répétition en continu du fer à l'hermine, la seconde d'une palette à motif géométrique (bouton floral inscrit dans un losange), le tout dessinant un panneau central délimité par une double bordure, la première constituée de la répétition du fer à mauresques et la seconde, du fer à l'hermine. Encadrement extérieur de filets multiples.
- Dos à cinq nerfs, marqués d'un filet estampé à froid et entrenerfs ornés de filets à froid.
- Tranches dorées.
- Tranchefiles simples à points droits, bicolores (fils bleu et écru).
- Coupes marquées d'un filet argenté.
Structure : Matériau des plats : feuilletons contrecollés. Couture sur 4 double-nerfs de peau. Au contreplat inférieur, on aperçoit par transparence un défet manuscrit contrecollé dans la partie inférieure gauche.
État de conservation : Épidermures sur les plats ; trous de vers en queue du plat supérieur, côté mors et coin ; lacune de cuir dans la partie centrale de la coupe de gouttière du plat inférieur. Reliure restaurée (chèvre) : coiffes et coins. dos.
Reliures apparentées
Historique du document
Provenances
Guillaume Petit (1470-1536)(ex-dono ms.) ; Louis XII, roi de France (1498-1515); Bibliothèque royale de Blois
Entrée dans les collections
Présent dès l'origine dans les collections de la Bibliothèque royale : estampille n° 1 (première estampille utilisée à la Bibliothèque royale, de la fin du XVIIe siècle à 1724).« MMII » (cote de la Bibliothèque royale au XVIIe siècle, catalogue Rigault I, 1622); « 1196 » (cote de la Bibliothèque royale au XVIIe siècle, catalogue des frères Dupuy, 1645) ; « D-7271 » (cote de la Bibliothèque royale au XVIIIe s.) ;