Reliure exécutée à Fontainebleau vers 1545-1547 par l'atelier de Gomar Estienne, relieur du roi , pour la bibliothèque réunie au château de Fontainebleau, où sont transférés à partir de 1545 les textes savants initialement rassemblés pour créer et enrichir la bibliothèque d’un Collège royal, finalement resté à l’état de projet. Cette pièce présente toutes les caractéristiques structurelles des reliures réalisées dans ce cadre à la fin du règne de François Ier sur les ouvrages en langue grecque pour donner à cet ensemble linguistique sa propre cohérence et l'aspect des reliures grecques ou supposées telles. Tous les textes en langue grecque de cette bibliothèque, manuscrits comme imprimés, sont ainsi dans des reliures dont on retrouve ici les éléments distinctifs : plats constitués d'ais aux chants rainurés et taillés à l'exacte dimension du bloc-texte (absence de chasses), dos long à coiffes débordantes, tranchefiles doubles, boulons métalliques aux angles des plats, quatre paires de lanières tressées (une en tête et queue et deux en gouttière), faisant office de fermoirs, sabots métalliques fichés en queue. On ne recense aujourd'hui que trois imprimés grecs aux armes de François Ier faisant partie de ce programme, qui sont des volumes de petit format ce qui explique que l'héraldique royale y a été limitée sur les plats à la grande plaque aux armes de François Ier, tandis que l'on retrouve classiquement au dos un semé bicolore de F couronnés argentés et fleurs de lis dorées. Notons enfin le respect d’une autre règle propre au programme bellifontain qu’est l’alternance dans l'usage des couleurs or et argent entre les deux plats de la reliure.

Comme pour tous les livres de petit format de la Bibliothèque royale, les plats de cette reliure ne comportent pas de décor à proprement parler mais une simple bordure de filets multiples. Les deux autres imprimés grecs en reliure bellifontaine aux armes de François Ier offrent ainsi chacune le même aspect, qu'il s'agisse de celle conservée à la Réserve des livres rares de la BnF (cf. voir ci-dessous) et de celle aujourd'hui conservée dans les collections de la bibliothèque universitaire de Leipzig.

Le traitement des tranches, dorées et ciselées, propose quant à lui un décor de rinceaux dans le style de la première Renaissance française, entièrement exécuté au poinçon.