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Reliures de la Bibliothèque nationale de France

Reliure à rabat en maroquin brun clair à décor d'encadrement (entrelacs) aux armes de Henri II, roi de France, Fontainebleau, atelier de Gomar Estienne, vers 1547-1550

Paris. Bibliothèque nationale de France. Réserve des livres rares. A-2517

Mots clés
Reliure à décor ♦ Plein cuir • Reliure à rabat ♦ Maroquin ♦ Encadrement ♦ ArgentureDorureFers évidés
Dimensions :
242 (245) x 165 x 32 mm

Commentaire

Reliure non contemporaine de l'édition

Reliure aux armes de Henri II exécutée à Fontainebleau vers 1549-1550 par l'atelier de Gomar Estienne, relieur du roi, pour la bibliothèque réunie au château de Fontainebleau, où sont transférés à partir de 1545 les textes savants initialement rassemblés pour créer et enrichir la bibliothèque d’un Collège royal, finalement resté à l’état de projet. Cette pièce présente toutes les caractéristiques structurelles des reliures réalisées dans ce cadre au début du règne de Henri II sur les ouvrages en langues orientales (arabe, arménien, éthiopien et hébreu), selon le modèle aménagé pour donner à cet ensemble linguistique large sa propre cohérence. Tous les textes en langues orientales de cette bibliothèque, manuscrits comme imprimés, sont ainsi dans des reliures dont on retrouve ici les éléments distinctifs : plats semi-rigides composés de cartons contrecollés, plat inférieur initialement prolongé d’un rabat doublé venant s’agrafer au plat supérieur, tranchefiles simples, contregardes de papier bleu. On voit aussi sur les plats la trace des boulons métalliques dont toutes ces reliures étaient initialement dotées. L’héraldique royale propose de même ici les éléments propres à ce petit groupe de reliures : sur les plats, petite plaque centrale aux armes de Henri II poussée sur un médaillon ovale de maroquin de couleur, mosaïqué, et fers emblématiques argentés associés à des fleurs de lis dorées ; au dos, un semé bicolore de H couronnés argentés et fleurs de lis dorées. Notons enfin le respect d’une autre règle propre au programme bellifontain qu’est l’alternance dans l'usage des couleurs or et argent, aussi bien entre les deux plats de la reliure que, sur chaque plat, entre le décor et le bloc armorial central.

Concernant le décor de cette reliure, il répond à la règle intangible, commune à toutes les reliures du programme bellifontain, d’une disposition sous la forme d’un encadrement rectangulaire, et il fait partie, par la nature de son dessin, du groupe des reliures à décors simplifiés dont le principe repose sur la répétition d’un unique fer ou, tout au plus, la combinaison de deux fers. Il s’agit ici d’un encadrement reposant sur la répétition d’un unique fer de forme carrée, à motif d'entrelacs, dont la mise bout à bout permet de déployer une véritable frise tressée. Aussi spectaculaire soit-il, ce décor est resté unique parmi les reliures de la bibliothèque du roi à Fontainebleau, tant il est vrai qu'il a pu être choisi à dessein pour ce volume : on relève en effet une forte parenté entre le motif tressé de cet encadrement et celui du bandeau imprimé en rouge en tête de chacune des trois parties constitutives du livre : psaumes, cantiques et songe de Salomon.

Le traitement des tranches, dorées et ciselées, propose quant à lui un mince décor de mauresques sous la forme d'une guirlande florale figurée par des filets courbes agrémentés de la répétition d'un même et unique fer évidé à motif végétal, complété en gouttière de la répétition d'un second fer évidé à motif de fleur stylisée.

Ce volume a appartenu à Gian Francesco Torresano d'Asola, comme l'indique la présence de son ex-libris manuscrit en tête de la page de titre : « a me Jo. Francisco Asulano ». Il fait partie d'un petit groupe de livres imprimés en langues orientales acquis entre 1539 et 1542 auprès de lui par l'ambassadeur de France à Venise Guillaume Pellicier, pour le compte du roi François Ier, achat réalisé dans la perspective de la constitution d'une bibliothèque savante pour le Collège royal alors en projet.

Description de la reliure

  • Reliure originellement à rabat (disparu) en maroquin brun clair aux armes de Henri II (plaque h. 104 mm) avec rehauts blancs (pourtour du bloc, croissant et ornement sous la couronne), poussées dans un ovale de maroquin olive mosaïqué, à décor d'encadrement intérieur composé par la répétition d'un unique fer de forme carrée à motif d'entrelacs, souligné de filets simples et multiples. Aux quatre angles du panneau central, chiffre HDD et emblème aux trois croissants entrelacés (avec rehauts peints blancs) argentés en alternance, avec quatre fleurs de lis dorées. Encadrement extérieur de filets simples et multiples (gras et maigres), lié aux angles de l'encadrement intérieur par un triple filet.
    • Au plat supérieur, encadrement intérieur doré, un filet extérieur argenté ; bloc armorial argenté. En tête du plat, dans l'encadrement de filets, titre manuscrit sous la forme « Psalterium chaldaicu[m] cum syllabario l[ite]raru[m] chaldearum » argenté.
    • Au plat inférieur, encadrement intérieur argenté, un filet extérieur doré ; bloc armorial doré.
  • Dos long à semé héraldique, alternant petits chiffres H couronnés argentés et fleur de lis dorées ; en tête et queue, bande décorative argentée composée d'une ligne centrale ornée d'une petite frise de trois boutons floraux (fers) inscrits chacun dans un losange, frise encadrée de part et d'autre d'une bande à motif de mauresques (palette). Coiffes marquées de hachures argentées.
+ de détails sur la reliure 

Provenances

Gian Francesco Torresano d'Asola (149.-1557 ?)(ex-libris ms.) ; François Ier, roi de France (1515-1547) ; Henri II, roi de France (1547-1559) ; Bibliothèque royale de Fontainebleau.

Entrée dans les collections

Présent dès l'origine dans les collections de la Bibliothèque royale, estampillé à la fin du XVIIe siècle (estampille n° 1, première estampille utilisée à la Bibliothèque royale, de la fin du XVIIe siècle à 1724).

Anciennes cotes attribuées à la Bibliothèque : « MXXX » (cote de la Bibliothèque royale au XVIIe siècle, catalogue Rigault I, 1622) ; « 638 » (cote de la Bibliothèque royale au XVIIe siècle, catalogue des frères Dupuy, 1645) ; « 47 » (au bas de la page de titre) et « A 296 » (cote de la Bibliothèque royale au XVIIIe s.)

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