Reliure exécutée à Paris vers 1545 à la probable initiative des libraires Arnoul et Charles Langelier, par un atelier non identifié. Le portrait du roi François Ier > doré au centre des plats présente une très forte analogie avec un médaillon gravé sur bois de même taille et au dessin presque identique (variantes formelles du pourtour et de la légende) qui en constitue à l'évidence la source, et qui est utilisé pour la première fois sur la page de titre des Commentaria... in leges regias... de litibus brevi decidendis (commentaires sur l'ordonnance de Villers-Cotterets d'août 1539) de Jean Constantin, publiés par Arnoul et Charles Langelier en 1545. Ce portrait gravé est repris sur la page de titre des rééditions de 1546 et 1547 et figure aussi sur le Livre des chronicques de Jean Carion, publié en 1546 chez Charles Langelier, à la page de titre de la seconde partie intitulée "De faictz et gestes du roy Françoys premier de ce nom". En 1548 et 1549, il apparaît encore à la fin de certains exemplaires des Ordonnances royaulx, toujours publiés chez Charles Langelier. Quant au médaillon doré, il est connu par trois autres occurrences, sur trois reliures réalisées à plusieurs années d'intervalles, sur des exemplaires appartenant à des éditions parues de 1544 à 1557. D'une manière plus générale, cette reliure au portrait royal s'inscrit dans un phénomène de mode qui touche la reliure parisienne dans les années 1540, avec l'apparition de décors dorés simmples reposant sur la présence, au centre des plats, de petits médaillons à figure humaine empruntant leur sujet à l'Antiquité, conçus pour être dorés à l'unité (portrait de Platon) ou par paire (Tarquin et Lucrèce, Didon et Énée, Mars et Vénus ou bien encore Judith et Holopherne).